DANIEL LAURENT

Dans un environnement culturel mondialisé, la préservation de notre patrimoine culturel immatériel mérite une attention particulière.

C’est ainsi tout le sens que revêt ce projet, porté depuis 2016 par l’association Les savoir-faire du Cognac, qui fédère l’ensemble des acteurs de la filière et les représentants des territoires.

En effet, les traditions ancestrales vivantes de la culture viticole, dans ses acceptions plurielles, héritées et transmises, participent de la définition du patrimoine culturel immatériel tout en s’enrichissant au fil des générations, des connaissances, des pratiques et des usages, tournés vers l’avenir, avec le souci de s’inscrire dans la transition écologique qui nous incombe.

La transmission a une valeur sociale, sociétale et économique de premier plan dans nos cultures, mais également dans nos échanges avec le monde.

Ce sont aussi des modes de vie, des traditions culturelles, des pratiques sociales, un sentiment d’appartenance à un territoire et le plaisir du partage.

Dès le XIIIème siècle, les vins de Poitou, de l’Angoumois ou de l’Aunis étaient transportés par bateaux vers l’Europe du Nord. Il faudra attendre le début du XVIIème pour que le vin transformé en eau-de-vie, bonifiée par les fûts de chêne, initie la renommée mondiale du Cognac. Une part des anges qui voyage et a pu, pourquoi pas, contribuer au cours de l’histoire à la diplomatie internationale…

Ce n’est donc pas un hasard, si la construction de l’Europe rencontrera un écho à travers l’un de ses pères fondateurs, Jean Monnet, natif d’une région fort encline depuis plusieurs siècles au Libre-échange.

Le patrimoine immatériel des savoir-faire du Cognac, c’est également une langue enrichie de locutions, de dictons, portée dans les œuvres littéraires ou symbolisée par de grands hommes. 

Raymond Poincaré disait que la langue française, se serait appauvrie d’une multitude d’expressions sans la vigne et de citer entre autres proverbe : “belle vigne sans raison ne vaut rien, bruine est bonne à la vigne et à blé la ruine”, “Soigne bien ta vigne, tu n’auras pas besoin de celle du voisin”, “la vigne qu’on ne cultive point ne donne pas de bons fruits”.

La reconnaissance des savoir-faire du Cognac aura sans conteste des retombées positives pour nos départements de la Charente-Maritime et de la Charente, en permettant de construire le territoire de demain avec la mise en place d’un nouveau modèle de gouvernance entre les territoires, les professionnels de la filière, par la valorisation économique, la préservation des savoir-faire ou encore le développement de l’attractivité des territoires en portant un message d’universalisme si cher à l’Unesco et à nos valeurs.

“Il y a autant de Cognacs que de gens qui font le Cognac”, peut-on lire sur l’image qui illustre la page du réseau social de l’association. Nous faisons nôtres ces mots simples mais pleins de sens et que chacun peut s’approprier. En inscrivant les savoir-faire du Cognac au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, nous consacrerions la reconnaissance du travail réalisé à travers les âges pour façonner, entretenir nos paysages, qui font la beauté de notre Pays, pour innover dans un objectif de pratiques à haute valeur environnementale, la réunion autour d’une communauté qui se retrouve pour partager une passion : du viticulteur au chef de culture, du maître de chai à l’œnologue, du tonnelier aux machinistes, aux chercheurs, des négociants et des commerciaux aux consommateurs à travers le monde, la liste n’est pas exhaustive, c’est ce qui fait toute notre richesse.

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